Marie Madeleine Gautier

MMG

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 Marie-Madeleine Gautier est née en 1956 en Normandie. Elle s'est formée essentiellement à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, et, dès le début de sa carrière de sculpteur, s'est intéressée exclusivement au sujet le plus commun et le plus fréquent de l'art : l'être humain. Et cela non pas dans une banale recherche esthétique mais avec une prédilection marquée pour le corps féminin qu'elle explore sans relâche, depuis des années, en multipliant les manièresAussi, ces femmes debout, accroupies, blotties, étendues, présentent-elles toutes une même exacerbation du Féminin, avec leurs hanches si larges d'où croissent des jambes qui leur donnent non seulement la stabilité mais la légèreté de la danse, et, en contraste, leurs bustes graciles s'évaporant jusqu'aux cieux. Comment ne pas penser à ces idoles primitives, représentation première de la féminité dont émanent à la fois vitalité et fécondité ?Mais MMG, à travers ses œuvres de bronze ou de résine, ne tend pas, comme l'Art s'y efforce depuis la nuit des temps, à la représentation d'une femme idéale ; elle s'attache à la forme, à la place de cette forme dans l'espace, et, par là, à situer le « Moi » dans l'immensité du monde.

En cela, MMG s'inscrit sans nul doute dans la tradition de la sculpture Française ; on pourrait appliquer à ses œuvres ce que Maillol disait à propos des siennes, bien différentes pourtant : « Pour moi, une sculpture doit avoir au moins quatre faces ; je suis en quête d'architecture, de volumes corporels. Toute sculpture est architecture, équilibre de masses, composition harmonieuse ». Les créations de MMG sont bien ainsi ; elles sont construites et élaborées. Ce sont des architectures anatomiques qui trouvent leur unité dans les principes architecturaux d'aujourd'hui : statisme et mouvement, poids et légèreté, contraste et harmonie.

Tout dans sa démarche, malgré les apparences, vise l'équilibre et propose une harmonie très personnelle des proportions avec, sans doute, un peu de cette « manière française » qui ressemble au Savoir-Vivre.

En jouant sur la surface des sculptures de Marie-Madeleine Gautier, la lumière souligne leurs volumes inscrits dans une structure rigoureuse et révèle l'équilibre réfléchi de ces formes plastiques.

Otto Pannewitz, Conservateur du Musée de Sindelfingen, Allemagne.